Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas assisté à un concert à Montreuil, ville qui fut pourtant la capitale européenne du jazz alternatif il y a quelques années, avant que les Instants Chavirés ne prennent un tournant plus électro. Hier soir c'était donc un peu "retour vers le futur" quand le jazz de demain s'inventait dans les lieux alternatifs de la cité séquano-dionysienne. Pour l'occasion, deux groupes que j'ai déjà eu l'occasion de voir récemment se produisaient aux Copeaux, une ancienne menuiserie à peine reconvertie (les instruments de travail sont encore en place).
Pour célébrer la sortie de leur premier disque, autoproduit et distribué par Chief Inspector, TTPKC & Le Marin assurait la première partie. Toujours composé de 3 saxophonistes (baryton, ténor et alto) et d'un batteur, le groupe a donné à entendre une musique moins tourbillonnante que lors de leur précédent concert, même si certains morceaux comme l'inaugural Super Panpan groovaient bien. Le jeu sur les sonorités, avec pédales à effets sur les saxes baryton et alto, était au coeur de leur démarche, axée sur l'aspect rythmique des choses. Sur les deux derniers morceaux, ils ont été rejoints par un trompettiste qui accentuait l'aspect cuivré de leur sonorité, et qui mettait en évidence l'influence des musiques populaires, notamment balkaniques. Le dernier morceau, Groumlat, sorte d'hommage aux musiques de cabaret, était superbe, avec la participation de Claude Whipple, le guitariste de Quinte & Sens, au chant onomatopique, entre gouaille tango et accents kurtweilliens tendance jazz.
La seconde partie du concert était assurée par Quinte & Sens, groupe trop méconnu qui a pourtant tout pour exploser aux oreilles du plus grand public. Le groupe a proposé une collection de nouveaux morceaux (bientôt un deuxième disque ?) à l'exception du final, L'hydre ivre, qui figure sur leur très bon premier album, Karibu (Chief Inspector, 2003). On a retrouvé hier leur style propre, qui mèle les influences de la Downtown Scene new-yorkaise, des musiques du monde (notamment est-européenne) et du jazz-funk. Olivier Py est tout particulièrement excellent au sax soprano, ce qui ne siginifie pas que ses compères sont en reste. Ils sont tous au top et ce serait dommage d'en privilégier un plutôt qu'un autre. En fait, ils jouent la musique que j'aimerai jouer si j'étais musicien, ce qui donne un bon indice du plaisir que je prends à les écouter. Surveillez leurs prochaines apparitions, vous ne serez pas déçus.
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