dimanche 11 février 2024

Leyla McCalla / Rhiannon Giddens @ Maison des Arts de Créteil, samedi 10 février 2024

La dernière soirée du festival Sons d'hiver voyait se succéder sur scène deux musiciennes issues de la scène folk américaine - même si leur musique est loin de s'y résumer - dont les parcours se sont souvents croisés. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'au milieu du concert de Rhiannon Giddens, celle-ci congédie un instant ses musiciens, pour chanter en duo avec Leyla McCalla, juste accompagnées par le banjo de cette dernière, une chanson traditionnelle haïtienne, "Manman Mwen". Ni qu'elle fasse revenir sa consoeur pour le rappel, afin d'interpréter deux chansons de la "godmother of rock'n'roll", Sister Rosetta Tharpe. De folk songs haïtiennes aux sources du rock'n'roll, ces deux moments illustrent le large spectre d'ambiances parcourues pendant la soirée.


En première partie, Leyla McCalla, violoncelle, banjo ou guitare selon les morceaux, se présente accompagnée de Louis Michot au fiddle et Corey Ledet à l'accordéon. Les trois chantent tour à tour selon les morceaux et explorent les rythmes traditionnels de la Louisiane, où ils résident tous. Mais plus versant cajun et rural que jazz et urbain. Les rythmes du zydeco et les paroles en français louisianais entrent néanmoins en résonnance avec les tambours caraïbes et le kreyol ayisyen, puisque Leyla McCalla explore par la même occasion l'héritage musical de l'île dont ses parents sont originaires. Pour ce concert, le trio est ainsi renforcé pendant une partie du set par deux percussionnistes haïtiens de Paris, Claude Saturne et Kebyesou. Je préfère d'ailleurs quand la musique tire vers le côté haïtien, sans doute en raison d'un goût forgé par quelques décénies de fréquentation assidue des musiques de l'Amérique noire. C'est un vrai plaisir, par exemple, de pouvoir entendre sa version de la célèbre chanson traditionnelle "Mèsi Bondye" tout en retenue instrumentale et intensité vocale. Si la démarche de Leyla McCalla fait écho à celle de Sélène Saint-Aimé, entendue un peu plus tôt dans la semaine, le résultat s'en distingue par la part du patrimoine louisianais qu'elle choisit de mettre à l'honneur - violon et accordéon sonnent il est vrai bien différemment des cuivres rompus aux marching bands. Mais, quand pour le rappel, ils entamment un blues, on prend conscience des racines communes à toutes ces musiques, blanches ou noires, rurales ou urbaines, cadiennes ou créoles : africaines et européennes. Américaines. 


Rhiannon Giddens part d'un terreau commun, celui des folk songs du Deep South américain. Elle s'est ainsi d'abord fait connaître avec le groupe Carolina Chocolate Drops (auquel Leyla McCalla a également participé) qui revisitait la part noire de cet héritage populaire. Depuis qu'elle a entamé une carrière sous son seul nom, il y a une dizaine d'années, elle maintient bien vivant cette tradition, mais ne se contente plus des racines et s'intéresse aussi aux multiples feuilles engendrées par le grand arbre de la musique populaire américaine. On navigue ainsi, selon les morceaux, entre des formes diverses, parfois au plus proche de la tradition, à d'autres moments plus ouvertes sur une rythmique pop plus actuelle, voire vers des sonorités venues d'ailleurs comme en témoigne la reprise d'un forro d'Hermeto Pascoal. La voix de Rhiannon Giddens, puissante et soulful, se promène à travers ces diverses ambiances et sert des textes souvent engagés, à propos de l'esclavage, des luttes sociales, des rapports hommes-femmes. Elle est accompagnée par un groupe de multi-instrumentistes qui permet une adaptation continue aux ambiances changeantes du répertoire : Francesco Turrisi, accordéon et claviers, Niwel Tsumbu, guitare, Dirk Powell, banjo, guitare et claviers, Jason Sypher, contrebasse et basse électrique, Attis Clopton, batterie et tambour, et la chanteuse elle-même au banjo, à la guitare ou au fiddle. Mais c'est quand elle retrouve sa consoeur de la première partie que l'émotion est la plus évidente. Comme sur ce duo juste soutenu par un banjo qui laisse la pureté des voix nous emporter avec elles.

samedi 10 février 2024

Benoît Delbecq 4 / Ambrose Akinmusire - Owl Song @ Théâtre de la Cité Internationale, mercredi 7 février 2024

S'il est une figure incontournable de la jazzosphère française depuis plus de trente ans, Benoît Delbecq a aussi régulièrement dépassé les frontières de l'hexagone pour des échanges transatlantiques fructueux. Il y a bien sûr sa relation au long cours avec le clarinettiste canadien François Houle, ou plus récemment le groupe Illegal Crowns avec Bynum, Halvorson & Fujiwara, en passant par la confrontation avec ses pairs pianistes, Andy Milne ou Fred Hersch (et c'est un recensement loin d'être exhaustif). En 2010, il a formé un trio avec le contrebassiste John Hébert et le batteur Gerald Cleaver, avec à la clé deux superbes disques produits par Clean Feed, sous le leadership du contrebassiste (Spiritual Lover, 2010, et Floodstage, 2013). En 2018, toujours sur le label lisboète, le trio est devenu quartet, avec l'adjonction du saxophoniste Mark Turner, et le leadership du pianiste cette fois-ci (Spots On Stripes). Le groupe a remis ça en 2021, sur Jazzdor Series (label lié au festival strasbourgeois du même nom), avec Gentle Ghosts. Mark Turner avait par ailleurs déjà collaboré avec Delbecq par le passé, au moment de son album Phonetics (Songlines, 2004), et j'avais d'ailleurs déjà eu l'occasion de les voir partager la scène au Sunside en 2006. Leur présence sur la scène du Théâtre de la Cité Internationale est donc l'aboutissement d'un long compagnonage, et cela s'entend. 


Bien entendu, les compositions frappent immédiatement l'oreille par leur caractère typiquement "delbecquien" (tourneries rythmiques obsessionnelles, rebondissements plein de surprises, piano préparé cotonneux, liberté du jeu dans un cadre pourtant bien défini...), mais ce qui est encore plus essentiel, c'est la complémentarité des sonorités, leur assemblage / déphasage constant. Delbecq et Turner qui tiennent ensemble la mélodie quand la rythmique prend des chemins de traverses, Delbecq et Cleaver qui maintiennent des boucles régulières pendant que Turner déploie un solo feutré au ténor, Herbert et Cleaver qui assoient le rythme pendant que Delbecq s'amuse des monts et vallées permis par la préparation du piano, etc. J'aime profondément l'individualité de ces quatre musiciens pris séparément, mais impossible mercredi de ne pas les entendre comme un "tout" - leur musique a une progression définitivement organique. Les compositions semblent "vivre". Elles cherchent leur chemin, parfois tortueux, qui peut nécessiter de revenir sur ses pas à l'occasion, parfois plus linéaires, propulsées par le désir de s'étendre au-delà du cadre préétabli. C'est encore plus envoutant en live, par leur présence aux uns aux autres, à leur instrument, dans une salle de parfaite dimension (ni trop petite ni trop grande, en forme d'ellipse enveloppante). Un très grand moment de musique.


Les précédents concerts d'Ambrose Akinmusire auxquels j'avais pu assister le voyaient intervenir au sein d'un ensemble instrumental assez fourni, en septet, déjà dans le cadre de Sons d'hiver, en 2015, ou à huit avec son projet Origami Harvest à Lisbonne en 2019. Cette fois-ci il se présentait dans le cadre plus dépouillé d'un trio. Et le dépouillement est ce qui frappe d'entrée quand Gregory Hutchinson commence de la plus douce des manières en caressant sa batterie avec ses balais. Quand le leader à la trompette et Jakob Bro à la guitare le rejoignent, c'est pour déployer de délicats paysages evanescents. Le guitariste danois étire le temps, il crée comme un halo mélancolique sur lequel Akinmusire s'appuie pour dérouler quelques mélodies toutes en nuances. Entrée en douceur, qui définit en fait le cadre général du set proposé. On restera la plupart du temps sur des registres tout au plus mediums, au risque parfois de ne pas profiter pleinement des jeux de contrastes qui faisaient toute la richesse de la première partie. Les deux passages que je préfère sont ceux qui sortent justement un peu de ce cadre trop léché : un solo absolu d'Akinmusire, riche d'une approche protéiforme, qui fait justement entendre sa capacité à faire survenir l'inatendu, puis un duo entre le trompettiste et le batteur, au rythme plus enlevé, qui sort quelque peu la musique de sa torpeur. Ce sont donc les moments où le guitariste n'intervient pas qui m'accrochent le plus l'oreille, et j'ai effectivement eu un peu de mal, tout au long du concert, à trouver une réelle interaction entre lui et les deux autres. Il faut dire que sur le disque du groupe (Owl Song, Nonesuch, 2023) et sur le début de leur tournée européenne, c'était Bill Frisell qui intervenait sur les six cordes. Peut-être tour simplement que ce manque d'interaction était lié à l'arrivée trop récente de Jakob Bro dans le groupe. Ceci-dit, l'accueil du public m'a semblé très enthousiaste, notamment si on considère qu'il s'agit d'une musique quand même relativement exigeante. 


vendredi 9 février 2024

Sélène Saint-Aimé - New Orleans Creole Songs / William Parker - Raining On The Moon @ Théâtre Antoine Watteau, Nogent-sur-Marne, mardi 6 février 2024

Le festival Sons d'hiver mettait à l'honneur deux contrebassistes mardi dernier. D'abord la jeune Sélène Saint-Aimé qui se présentait à la tête d'un sextet américain, et plus précisément néo-orléanais, faisant suite à une résidence réalisée sur place dans le cadre du programme de la Villa Albertine - cet équivalent de la Villa Médicis romaine mise en place par les ministères des Affaires Etrangères et de la Culture en 2021 (avec la particularité de n'être pas un lieu à proprement dit mais d'être localisée dans dix métropoles américaines). Dans le cadre de cette résidence, la contrebassiste d'origine martiniquaise a particulièrement cherché les connexions "créoles" entre les Antilles françaises et la Louisiane, et en présentait donc le résultat - qu'elle considère comme encore "work in progress" - sur la scène du théâtre de Nogent-sur-Marne. Pendant tout le concert, Sélène Saint-Aimé prend la peine d'expliquer sa démarche, raconte de nombreuses annecdotes sur son séjour sur place, évoque son étonnement face à la signification différente du mot "créole" en Louisiane, ou lit un extrait du Grand camouflage, un ouvrage de Suzanne Césaire en date de 1945. Elle reconnaît elle-même "qu'elle parle beaucoup ce soir". Et si, en temps normal, on pourrait penser que de tels passages entre les morceaux coupent un peu l'élan du concert, son propos est si intéressant qu'il renforce au contraire le sens de la musique proposée. 


Le concert à proprement parlé commence par un dialogue entre les deux cuivres de l'orchestre - Steve Lands à la trompette et Miles Lyons au trombone (qui interviendra aussi au sousaphone). Sélène Saint-Aimé les rejoint ensuite, contrebasse et vocalises, avant que l'ensemble du groupe ne se mette en mouvement : Gladney au sax ténor, Shea Pierre au piano et Alfred Jordan à la batterie. Il y a là de vieux chants créoles servis par des cuivres particulièrement néo-orléanais entre échos de Louis Armstrong et solennité des marching bands locaux, mais aussi les propres compositions de la contrebassiste, comme cet Arawak Uhuru du nom du peuple indigène de la Martinique, ou une reprise d'un morceau du batteur Doug Hammond, influence majeure des conceptions rythmiques de Steve Coleman, avec qui Sélène a étudié. Bref, on est très loin d'une approche revivaliste, mais bien face à une proposition originale, personelle et sensible. Sélène s'accompagne souvent au chant - vocalises ou paroles en créole - donnant ainsi une dimension assez "aérienne" à sa musique, ce qui crée comme un contre-point à la rythmique funky typique de la Crescent City. Et c'est cette originalité qui emporte mon adhésion, comme un reflet musical du syncrétisme caraïbe.

En deuxième partie, on retrouvait un autre groupe mené par un contrebassiste, fidèle d'entre les fidèles du festival. William Parker rappelait ainsi que la première fois qu'il avait joué ce répertoire à Sons d'hiver, c'était il y a vingt-deux ans, au moment de la sortie du premier disque du groupe. Et, depuis cette date, je crois bien qu'il est de la programmation - comme leader ou sideman - quasiment chaque année. Je l'y ai pour ma part vu en 2004, 2006, 2010, 2013 et 2014. Pour cette année, il venait avec l'un des groupes que je préfère dans sa très vaste discographie : Raining On The Moon, du nom du premier disque paru en 2002 sur Thirsty Ear, donc. A l'origine il s'agissait en fait du quartet pianoless et ornettien (sax alto, trompette, basse, batterie) de Parker auquel s'était joint la chanteuse Leena Conquest. Pour les disques suivants, le groupe s'était élargi avec l'arrivée de la pianiste Eri Yamamoto. Et pour ce concert, Steve Swell au trombone a pris la place de Lewis Barnes à la trompette. Pour le reste, William Parker s'entoure des mêmes fidèles depuis le début, à savoir Rob Brown au sax alto et l'incontournable Hamid Drake à la batterie. 


La musique s'inscrit dans la filiation de ces groupes qui relient les musiques-racines de l'expression africaine-américaine (blues, spirituals, swing, soul) au jazz libre et aux revendications civiques. On pense au We Insist! Freedom Now Suite de Max Roach, aux Stances à Sophie de l'Art Ensemble of Chicago, ou au Cry Of My People d'Archie Shepp. Le chant de Leena Conquest fait ainsi écho à Abbey Lincoln ou Fontella Bass dans ses intonations. Eri Yamamoto est très convaincante dans ses inflexions harmoniques pleine d'une mémoire d'un siècle de musiques. Et, bien entendu, la paire rythmique Parker-Drake est égale à elle-même, tellement évidente dans sa capacité à tenir le drive tout en l'agrémentant d'effets ébouriffants. Le répertoire du concert plonge dans les différents disques que le groupe a publié, avec notamment les excellemment engagés Raining On The Moon et James Baldwin To The Rescue issus du premier album et Soledad et Corn Meal Dance du second (Corn Meal Dance, justement, paru sur AUM Fidelity en 2007). C'est une musique qui dégage de l'optimisme, plein d'une foi humaniste dans un avenir meilleur malgré l'état du monde. Bref, quelque chose de particulièrement indispensable par les temps qui courent. 

dimanche 4 février 2024

Discobole Orchestra invite Christine Salem @ Studio de l'Ermitage, vendredi 2 février 2024

Deux semaines après ses Pensées Rotatives, Théo Girard remettait en quelque sorte ça, pour une nouvelle expérience d'orchestre à 360°. Le principe est en effet le même avec ce Discobole Orchestra : une couronne de soufflants qui encercle le public et le groupe-coeur au centre de la salle. Quelques variations tout de même. Au centre de l'attention, cette fois-ci, un quartet voix-guitare-basse-batterie. Si on retrouve Ianik Tallet à la batterie et Théo Girard, donc, à la contrebasse, le coeur de l'orchestre est complété par Stéphane Hoareau à la guitare et par la chanteuse de maloya Christine Salem. Et ce sont ainsi les rythmes réunionais qui sont mis à l'honneur. 

Le nom de l'orchestre fait directement référence à la Compagnie du Discobole, cofondée et cogérée par Théo et Stéphane, qui abrite notamment le label Discobole Records qui documente les groupes menés par l'un et l'autre (ou les deux à la fois) ainsi que ceux de quelques amis. J'ai déjà rappelé dans ma chronique des Pensées Rotatives que j'avais découvert Théo dans le Bruit du [sign] en 2006. Pour ce qui concerne Stéphane, c'était à peu près à la même époque, dans le trio NHOG aux côtés, tiens donc, de Théo, pour un concert organisé par l'association Sophie Aime qui émanait... du Bruit du [sign]. Depuis, les deux complices ont, notamment, monté des groupes explorant le maloya sous différents angles, de G!rafe mettant à l'honneur les textes d'Alain Peters (traduits et récités en français) à Trans Kabar qui instille une bonne dose de rock dans les rythmes réunionais. Vendredi, ce sont en fait les 3/4 de ce dernier groupe qui se retrouvaient au centre du Studio de l'Ermitage, avec Christine Salem "remplaçant" en quelque sorte Jean-Didier Hoareau au chant et au kayamb. 


Si on retrouve certains des musiciens des Pensées Rotatives dans la couronne de soufflants, il y a là aussi quelques variations par rapport au précédent concert. Tout d'abord dans l'instrumentation, puisque les saxophones ténor ont laissé la place à des trombones aux côtés des trompettes et des saxophones alto. On notera aussi au passage la belle parité de l'orchestre : 8 musiciens et 8 musiciennes. La disposition est par ailleurs un peu différente : là où ils étaient disposés à équidistance les uns des autres telles les heures d'une horloge il y a deux semaines, ils sont désormais regroupés par trois (un trombone, une trompette, un sax alto) et sont disposés aux quatre points cardinaux. Enfin, le public se tient debout et circule donc entre le quartet central et les soufflants. Il faut dire que la frénésie des rythmes du maloya est propice au dodelinement de têtes et donne envie de se dégourdir les jambes. Impossible d'écouter une telle musique en restant sagement assis. 

Le concert commence sur les chapeaux de roue. La voix grave si singulière de Christine Salem produit une transe entrainante quand elle répète en boucle le même mot, souligné par les unissons puissants des cuivres et des anches. Le rythme du concert est le plus souvent enlevé, frénétique, hypnotique, plein de denses polyrythmies. Les quelques morceaux plus calmes s'invitent comme d'utiles respirations pour repartir de plus belle sur les rythmes endiablés qui suivent. Particulièrement généreux - deux heures non stop - les musiciens prennent un plaisir visible à entraîner le public dans leur transe festive. Le répertoire allie des morceaux de Christine Salem (pour ceux que je peux identifier, tel cet hommage à Mandela) et des compositions de Stéphane Hoareau, sur des arrangements de Théo Girard pour le grand format de l'orchestre. Les soufflants se voient offrir quelque solos chacun leur tour. L'occasion de sortir un peu de l'ombre tour à tour Judith Wekstein, Morgane Pommier, Gabrielle Rachel et Thibault du Cheyron aux trombones, Hector Léna-Schroll, Achille Alvarado, Jérôme Fouquet et Antoine Berjeaut aux trompettes, Juliette Marcais, Cléa Torales, Florence Kraus et Léa Ciechelski aux saxes alto.

Mais, comme avec les Pensées Rotatives, ce qui, indéniablement, distingue cet excellent concert d'un autre bon concert, c'est la sensation de circuler au coeur de l'orchestre, d'entendre la musique nous parvenir à 360°, de soudain entendre un trombone nous surprendre dans l'oreille droite, avant que le sax ne lui réponde à gauche. Peut-être encore plus nécessaire pour une musique d'une telle densité rythmique. Pris au coeur du rituel d'une ancestrale confrérie du souffle, ouverte et accueillante, on s'abandonne facilement à la musique et à la joie qu'elle diffuse. Un grand merci (et bravo) à Théo Girard pour cette double proposition parisienne à quelques jours d'intervalle. Et pour prolonger cela, un disque du Discobole Orchestra devrait sortir prochainement. A ne pas manquer !