Les mercredis du mois de juin au Studio de l'Ermitage étaient consacrés aux soirées "Danse Qui Peut !" qui regroupent trois groupes dont la caractéristique commune, selon Rémi Sciuto, est de "s'inspirer de musiques populaires et dansantes pour en faire une musique malheureusement moins populaire et très peu dansante... d'où le nom !". Les trois groupes en question sont le Grupa Palotaï, Wildmimi Antigroove Syndicate et Taranta-Babu. Hier soir avait donc lieu la quatrième et dernière soirée du mois.
Le concert a commencé par un set du Grupa Palotaï, sans batteur. Nicolas Mathuriau, qui tient d'habitude la batterie du groupe, étant en convalescence suite à de mauvaises rencontres du côté de Marignane (les rapports de certains avec la musique "dégénérée" ne se sont visiblement pas améliorés en 70 ans...). Les quatre autres membres du groupe étaient bien là eux, c'est à dire toujours Csaba Palotaï à la guitare, Didier Havet au soubassophone, et Rémi Sciuto et Thomas de Pourquery aux divers saxophones. Plaisir renouvelé à l'écoute de cette musique joyeuse, pleine d'humour, entre jazz et effluves est-européennes, avec même quelques nouveaux morceaux.
Le deuxième set était assuré par le Wildmimi Antigroove Syndicate, un trio qui regroupe Rémi Sciuto aux saxes, Boris Boublil au piano et à l'orgue, et Antonin Leymarie (de TTPKC & Le Marin) à la batterie. Là aussi la musique puise dans les danses populaires vues à travers le prisme du jazz contemporain. Ce groupe pourrait être une sorte de cousin de la Campagnie des Musiques à Ouïr et de son jazz rural. D'ailleurs, il est souvent question d'animaux dans les morceaux du groupe. On croise ainsi poulet, calamar et poney dans les titres de plusieurs morceaux. Contrairement à ce que leur nom laisse paraître, ils savent aussi bien groover, notamment Boris Boublil aux claviers électriques. Mais ce n'est pas leur seule référence. Les musiques de cabaret pointent aussi le bout de leur nez dans leur démarche festive.
Le troisième set était l'oeuvre de Taranta-Babu, quintet qui puise lui plutôt son inspiration dans les musiques du Sud (Italie, Maghreb). Composé de Fabien Kisoka aux saxes, Matthias Mahler au trombone, Tarik Chaouach au fender rhodes et au mélodica, François Puyalto à la basse et Tatiana Mladenovitch à la batterie (et tout le monde aux percussions), le groupe mélange un jazz énergique, voire énervé, avec les rythmes des transes gnawa notamment, à grand renfort de qarqabous (ces castagnettes métaliques typiques de la musique gnawa), et avec une basse qui prend parfois des accents de guembri. Un groupe qui ne fait pas dans la dentelle (un peu moins subtil que les deux autres), mais qui dégage une bonne dose d'énergie.
Pour le rappel, les musiciens des trois groupes sont venus jouer un morceau ensemble, inspiré des musiques populaires du Sud de l'Italie (fanfare sicilienne, chanson napolitaine...), qui finissait de démontrer qu'il n'était pas tout à fait impossible de danser sur ces musiques, ou à tout le moins de fortement bouger tête, jambes et bras.
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