Pour sa première saison en tant que directeur musical de l'Orchestre National de Toulouse, le jeune chef ossète dont tout le monde parle, Tugan Sokhiev, a reçu un accueil triomphal : bis et ter après la cinquième symphonie de Chostakovitch.
Le concert avait débuté avec le concerto pour piano d'Edvard Grieg interprété par Nelson Freire. Grosse affiche donc, même si personnellement j'adhère assez peu à la musique du compositeur norvégien. Le pianiste brésilien me séduit plus par son toucher soyeux lors des cinq minutes de son rappel sur un extrait du Children's Corner de Debussy que durant les trente minutes extrêmement romantiques du concerto. La présence de Grieg au programme a néanmoins le mérite de me replonger, en pensées, dans mes récentes vacances norvégiennes.
Cinquième de Chostakovitch après l'entracte, donc. Une musique qui me convient bien mieux. Sokhiev tire le meilleur de l'orchestre, notamment les vents impeccables d'un bout à l'autre de l'œuvre. Les musiciens semblent dévoués à leur chef, comme ils le démontreront lors des nombreux rappels, tout aussi heureux que le public de taper des mains et des pieds. La symphonie de Chostakovitch, écrite comme une assurance-vie après les critiques de la Pravda contre Lady Macbeth, multiplie les références et les niveaux d'écoute, d'un Largo sans cuivre quasi mahlerien à un pétaradant final tous cuivres dehors où l'on ne peut s'empêcher d'entendre résonner un rire douloureux mais ironique. Sokhiev est parfaitement à l'aise dans ce répertoire et remporte presque à lui tout seul un succès fort mérité.
A lire ailleurs : Bladsurb, Palpatine, ConcertoNet.
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