Encore Alexandra Grimal ? Bah oui. Ce n'est que la cinquième fois cette année. Cela se passait vendredi soir à La Fontaine. Changement total d'optique par rapport à son précédent concert, au Duc des Lombards. Si on retrouvait Dré Pallemaerts à la batterie, le casting complété par Nelson Veras à la guitare et Stéphane Kerecki à la contrebasse conduisait le groupe sur un terrain bop acoustique bien éloigné du free rock du mois dernier. Alexandra était, elle, au ténor.
La soirée s'est déroulée en deux sets, marquant comme une progression vers l'abstraction et le jeu plus libre. Le premier set a ainsi commencé par un standard bop joué quasiment straight, alors que le second s'est achevé sur une compo free de Dré Pallemaerts. Entre les deux, la liberté prise par rapport aux canons esthétiques établis s'est faite de plus en plus ressentir, par légères touches successives. C'est d'abord Nelson Veras, pas son jeu qui allie science de la brisure mélodique et amour du silence et de la respiration, qui, dans ses solos, a mené le groupe un peu hors des sentiers battus. Pendant une bonne partie du premier set, il semblait d'ailleurs dans la position du soliste privilégié, alors qu'Alexandra intervenait moins, se contentant de reprendre le thème en introduction et conclusion des morceaux.
Si le premier set était dominé par les standards du jazz moderne, le second faisait lui la part belle aux compositions. Sur ce terrain de jeu, l'intervention des différents musiciens était plus égalitaire, avec des solos des rythmiciens et une conduite plus affirmée d'Alexandra. C'est la deuxième fois que je la vois avec Nelson Veras et je dois dire que j'aime vraiment bien cette association. Ils semblent en effet tous les deux partager une même philosophie du jeu, au-delà de leurs styles respectifs : attachement à la respiration, à une sensibilité alliant amour de la tradition et bousculement de celle-ci, ou encore au souci de ne pas trop en faire.
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