dimanche 11 février 2007

Michiel Braam's Nopera @ La Dynamo, samedi 3 février 2007

Suite du week-end hollandais à la Dynamo avec un projet du pianiste Michiel Braam autour de son trio piano-basse-batterie avec Wilbert De Joode et Michael Vatcher, du quatuor à cordes Zapp String Quartet et de trois chanteurs : la mezzo-soprano de tradition classique Lucia Meeuwsen, l'iconoclaste Sean Bergin qui n'est pas sans évoquer Phil Minton, et Vera Westera plus proche du jazz dans ses options américaines. L'ensemble n'est pas si délirant qu'il en à l'air. Les rôles sont bien répartis, la musique est mise en avant, les sonorités des cordes sont bien intégrés au son du trio, comme des éléments de ponctuation, et les chanteurs ne cherchent pas nécessairement à mener le discours. Si on ne comprend pas tout à fait le propos tenu par cet étrange assemblage, reste de biens beaux passages qui empruntent un peu à tous les styles, mais avec passion et entrain communicatifs.

Misha Mengelberg / Tobias Delius Quartet @ La Dynamo, vendredi 2 février 2007

Mengelberg fait le service minimum. Une demi-heure double rappel compris. Mon voisin, fan du pianiste hollandais, me fait remarquer qu'il a pris un sacré coup de vieux depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, il y a trois-quatre ans. Le poids des ans semble donc avoir eu raison de la fougue de ce pionner de la free music européenne, même si au détour de quelques phrases, il y a encore de belles réminiscences aux accents post-monkiens dans le jeu du batave.

La deuxième partie est pour moi une découverte, et une belle. Le saxophoniste Tobias Delius est entouré de Tristan Honsinger au violoncelle, Joe Williamson à la contrebasse et Han Bennink à la batterie. Leur musique est originale, dans une esthétique très européenne, entre danses populaires et explosions free, valses de cirque et bruitisme délirant, lyrisme puissant et rythmes endiablés par ce satané Bennink. Delius est assez marrant dans son allure. Il est grand, dégingandé, et à un jeu de jambes qui a une fâcheuse tendance à évoquer la tremblante du mouton. Honsinger ressemble lui à Darry Cowl et ajoute à son jeu au violoncelle des éructations verbales sans queue ni tête. Quant à Bennink, il semble toujours à fond, rigolard et concentré, dominant ses toms du haut de ses deux mètres. Mais, derrière ces allures de freaks, il y a un groupe à la très belle musicalité qui m'a fait passé un superbe moment.