Duo saxophone-batterie comme je les aime hier soir aux 7 Lézards. Ernest Dawkins, actuel président de l'AACM (Association for the Advancement of Creative Musicians), dialoguait avec le batteur américano-parisien John Betsch. Une occasion, alors que 2005 touche à sa fin, de célébrer comme il se doit les 40 ans de l'association chicagoane à l'origine du concept de Great Black Music.
Le concert a commencé par une mise en situation percussive, avec John Betsch au gong et Ernest Dawkins avec un tas de petites percussions en tous genres, de sifflets, de clochettes... Introduction spirituelle assez typique de la scène free chicagoane. Ensuite, Ernest Dawkins a empoigné son sax alto pour une montée en puissance progressive. Jeu très véloce, grande puissance du son, improvisation free véhémente, et citations de standards ça et là, Ernest Dawkins embrasse, et embrase, l'histoire du jazz. A ses côtés John Betsch est tout aussi vif, surprenant, maintenant un bruissement constant sur les toms et les cymbales. On est dans la lignée des grands duos sax-batterie qui ont fait l'histoire du free jazz. Le concert s'est déroulé dans un flot sonore ininterrompu, mais en trois mouvements disctincts marqués par les changements de saxophones d'Ernest Dawkins (alto - ténor - alto). Une heure et demi intense, qui berce peu à peu, qui fait s'envoler l'esprit ailleurs. On se surprend à ronronner de plaisir en suivant les mouvements de balancier hypnotique du corps d'Ernest Dawkins en transe. Délicieux. Le concert s'est achevé comme il avait commencé, par un échange improvisé autour des percussions et autres petits instruments présents sur la table à côté de Dawkins : harmonica, sifflets, clochettes, gong... Tout cela donnait un aspect très rituel à la musique proposée.
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