jeudi 13 octobre 2016

Crazidelphia @ The Stone, mercredi 12 octobre 2016

Retour au Stone. David Krakauer a laissé la place à Brian Marsella pour cette semaine. Le claviériste, surtout entendu au sein du Banquet of the Spirits de Cyro Baptista jusque là, propose dix ensembles différents toute la semaine. J'opte pour un rassemblement de Philadelphiens de toutes générations qui promet quelques délires free-cosmiques : Marshall Allen, vétéran de l'Arkhestra de Sun Ra (92 ans tout de même) est en effet de la partie au sax alto. Tout comme Elliott Levin au sax tenor et Dave Hotep à la guitare, autres noms liés aux explorations interstellaires. Le groupe est complété par Josh Lawrence, parfait look de hipster, à la trompette, Matt Hollenberg (du trio Simulacrum) à la guitare, Tom Spiker à la basse et G. Calvin Weston (Prime Time, Lounge Lizards...) à la batterie.

A huit, ils occupent plus de la moitié de l'espace pour le moins confiné du Stone. Il faut dire que Brian Marsella est entouré par toutes sortes de claviers (rhodes, orgue hammond, clavinet, synthé) et qu'il y a en plus trois Japonais qui filment le tout. Bref, il y a presque autant de monde sur scène que parmi les spectateurs !

Côté musique, c'est l'alliance parfaite d'une lourde rythmique funk et de solos free furieux des saxophonistes, Brian Marsella faisant le lien en alternant phrases répétitives obsédantes et accords plaqués au hasard. Il se dégage une ambiance de jam session avec le leader qui fait des grands signes pas toujours bien compris quand il estime que tel ou tel doit intervenir. Malgré l'aspect un peu fourre-tout de la musique, ça fonctionne plutôt bien et on se laisse prendre facilement au jeu à hocher la tête en rythme. Parmi les compositions, il y en a une qui permet à Marsella de raconter une anecdote amusante : intitulé "Les Arcs", elle fait référence à la station de ski française où il s'est retrouvé engagé dans un quintet de jazz pendant quinze jours par un hôtel pour servir d'orchestre de bar en 2001... sauf que c'était en plein été... sans aucun client et avec alcool à volonté... ce qui a permis quelques expérimentations bien loin de ce qui est attendu d'une musique d'ambiance ! Les chemins de la créativité empruntent des voies insoupçonnées.

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