Arrivé trop tard pour assister à la première partie (Misja Fitzgerald-Michel), j'ai quand même bien pu profiter du concert de Charles Lloyd, que je voyais pour la première fois. Accompagné par Zakir Hussain aux tablas et Eric Harland à la batterie, le saxophoniste a proposé quelques instants magiques dans un bien beau concert. Le premier morceau a notamment été un grand moment de musique spirituelle. Charles Lloyd a commencé le concert au piano, pour une musique d'inspiration mystico-coltranienne, avec un jeu entêtant de la main gauche, comme pour signifier le balancement psalmodique de quelque moine particulièrement fervant. Après une introduction en solo, il a été rejoint par Zakir Hussain aux tablas et autres percussions indiennes et par Eric Harland au piano, pour un quatre mains entre clavier et cordes. Alors que le batteur restait au piano, Charles Lloyd prenait place à la batterie, puis à la flûte, pour un final au souffle épique, entre légèreté autorisé par l'instrument et profondeur spirituel de l'engagement. Difficile de maintenir une telle beauté tout au long du concert. Mais, si le sommet du premier morceau fut unique, le reste vallait quand même grandement le coup d'oreille. A commencé par la performance de Charles Lloyd au tarogato, dont la sonorité se rapproche un peu du shenaï indien, et bien sûr ses belles envolées au sax ténor. Ses accompagnateurs n'étaient pas en reste, loin de là, avec un Zakir Hussain virevoltant aux tablas et un échange sous forme de dialogue vocal et percussif entre Hussain et Harland sur la fin du concert absolument prodigieux de technique et d'amusement. Un disque de ce groupe est sorti récemment chez ECM, si c'est de la même trempe que ce concert, ça doit valloir le coup.
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