J'ai eu le droit à deux France-Brésil cette semaine. Mais le premier, vu jeudi dernier à La Fontaine, n'a débouché sur aucune défaite, sans pour autant proposer un match nul. La saxophoniste Alexandra Grimal, vue déjà à deux reprises ces derniers mois, échangeait avec le guitariste bahianais Nelson Veras et le batteur Joao Lobo. Encore un contexte différent, après le quartet avec piano et le trio électrique, pour apprécier le jeu d'Alexandra Grimal au soprano. Dépouillement de rigueur pour une musique qui laisse beaucoup de place aux non-dits, aux ellipses, sans pour autant tomber dans une esthétisation du silence à la mode ECM. Les passages en trio n'étaient ainsi pas les plus nombreux, chacun dialoguant tour à tour avec l'un ou l'autre de ses partenaires d'un soir, ou s'aventurant sur les terres solitaires de la fragile mélodie. Le jeu de Nelson Veras à la guitare a une formidable aptitude à capter l'écoute par ce mélange de phrases mélodiques et de petites ruptures rythmiques qui provoquent accélérations et décélérations au gré des morceaux. Avec cet accompagnement, Alexandra Grimal pouvait laisser libre cours à son style tour à tour
in et
out, capable de magnifier la mélodie par un profond lyrisme tout en finesse et légèreté, comme d'explorer les possibles offerts par les sonorités du soprano dans un jeu plus déstructuré. Le batteur, que je ne connaissais pas auparavant, était le compagnon idéal de ces deux fins ciseleurs de sons, avec un jeu coloriste et percussif, parfois chantant par une excellente maîtrise des roulements et autres grondements. Et, heureusement, Nelson Veras est meilleur guitariste que pronostiqueur...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire