lundi 11 juillet 2005

Omar Sosa / Jimmy Bosch & Mercadonegro @ Parc Floral, dimanche 10 juillet 2005

Journée latine hier au Paris Jazz Festival. La première partie était assurée par Omar Sosa en trio + DJ. Le pianiste cubain était accompagné par le bassiste Childo Tomas et le percussionniste Miguel Anga Diaz, soit la moitié du groupe de son concert de décembre dernier au New Morning. Le trio s'était adjoint pour l'occasion les services d'un DJ dont je n'ai pas retenu le nom.

En trois longs morceaux (vingt minutes chacun), Omar Sosa a donné un bon aperçu de ses récentes recherches musicales. Tout d'abord axées sur l'aspect rythmique des choses dans le premier morceau, avec un jeu au piano très percussif, où les bribes de mélodies n'étaient que de courte durée. Une manière originale de dynamiser le latin jazz qui a trop souvent tendance à tout sacrifier à l'aspect purement dansant. Ici, on perçoit une recherche, l'exploration de nouvelles voix. La complémentarité entre Sosa et Anga Diaz était pour beaucoup dans la réussite de ce survol des rythmes afro-cubains marqués par la santeria, ce culte synchrétique cubain proche du vaudou haïtien et du candomblé brésilien (même racine yoruba - tiens, un sample judicieux de Fela servi par le DJ au passage). Pour les deux autres morceaux, Sosa accordait plus de place à la mélodie, introspective sur les introductions et conclusions des morceaux, plus déstructurée et éclatée dans leurs développements.

Changement d'optique pour la seconde partie avec l'orchestre de salsa Mercadonegro. Exit le jazz, il s'agissait là d'une vrombissante machine à faire danser dans la plus pure tradition salsa, tous cuivres en avant. Composé de musiciens de toute l'Amérique Latine (Cuba, Pérou, Argentine, Brésil, Colombie) et même d'Italie, le groupe propose une musique efficace, même s'il lui manque le petit grain de folie qui pourrait faire dérailler le tout. Après trois morceaux en forme d'échaufement, le groupe a été rejoint par le tromboniste nuyoricain Jimmy Bosch, star incontestée de la "salsa dura". Et, de fait, au fur et à mesure du concert, s'insérant de mieux en mieux dans le son de l'orchestre, Jimmy Bosch a apporté une dimension supplémentaire, plus osée et plus libre, à la musique du groupe. Sans rien perdre de son aspect dansant, les solos et duos menés par Jimmy Bosch entrainaient le groupe vers une ivresse joyeuse et communicative, ce qui permettait de vaincre les réticences du début. Pour le rappel, il a appelé Omar Sosa et Miguel Anga Diaz a les rejoindre sur scène pour une descarga finale du plus bel effet.

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