L'ex-pianiste de Prysm s'aventure en terres électriques depuis déjà quelques années à la tête de son groupe Illium. Alors que sort son troisième album avec cette formation (
Oui, chez Nocturne), le quintet devient septet par l'adjonction du sax alto de Stéphane Guillaume et surtout du chant de Jeanne Added. La musique gagne en ampleur avec désormais trois souffles vitaux (le ténor de David El-Malek et les deux sus-cités) qui s'entrelaçent avec délices sur la puissante rythmique formée par Franck Agulhon (dms), Vincent Artaud (cb) et Michael Felberbaum (g). Les solos les plus flamboyants, et les plus nombreux, sont le fait du leader, qui intervient uniquement au rhodes. Il a un sens de l'engagement total dans sa musique qui fait plaisir à voir et à entendre. Les rapides chapelets de notes qu'il égrenne dans un élan très groovy, dans des passages justes appuyés par la rythmique, donnent naissance à des tourneries incontrôlables qui impressionnent. Les solos des saxophonistes sont moins indispensables. On les préfère nettement dans les passages en tutti, qui révèlent une écriture complexe et pourtant terriblement plaisante. Et puis, il y a les incantations de Jeanne Added qui donnent une épaisseur supplémentaire à cette musique, dans ses interventions solitaires comme dans les moments à sept. Une belle confirmation pour l'une des plus intéressantes chanteuses de la scène jazz parisienne, déjà repérée dans le Bruit du [sign] ou aux côtés de Vincent Courtois.
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