C'est reparti. Un petit air d'été en ce début de mois de juin. Le Paris Jazz Festival qui se tient comme à son habitude tous les samedis et dimanches de juin et juillet au Parc Floral s'ouvrait hier. Pour l'occasion, pas vraiment du jazz, mais des musiques ouest-africaines, avec le mauritanien Daby Touré suivi de la malienne Rokia Traoré.
Le nom de Daby Touré ne vous dit peut-être rien (en tout cas, moi, il ne me disait rien avant le concert), et pourtant, si vous êtes auditeur de Nova ou de FIP, vous avez sans doute déjà entendu quelques unes de ses chansons. Daby Touré n'est autre que le fils de l'un des chanteurs de Touré Kunda, le groupe phare du "Paris, capitale de la sono mondiale" comme on disait dans les 80s. Pour le concert d'hier, Daby Touré, au chant et à la guitare, était accompagné d'un bassiste et de deux percusionnistes. Sa musique m'évoque un peu celle d'un autre chanteur-guitariste, sénégalais, El Hadj N'Diaye, lui aussi auteur de belles ballades. Avec son joli timbre de voix, Daby Touré a proposé de bien belles chansons, aux rythmes enchanteurs, puisant aussi bien dans les traditions ouest-africaines que du côté du reggae et d'autres musiques du grand large.
Après cette agréable première partie, place était faite à Rokia Traoré, sans aucun doute l'une des plus belles voix de l'Afrique contemporaine. C'est la deuxième fois que je la voyais sur scène, la surprise était donc moins grande, mais le plaisir était lui bien intact. Dès le premier morceau, une ballade interprétée par Rokia à la guitare et au chant, simplement accompagnée par sa choriste, le ton était donné. La chanteuse malienne a une voix d'une incroyable finesse. La musique malienne - ou plutôt les musiques maliennes - est sans doute l'une des plus riches d'Afrique de l'Ouest. C'est évidemment dû à l'étendue géographique du pays, qui s'étend des confins du Sahara au Sud du Sahel, mais aussi à la tradition des griots, encore bien présente chez les héritiers de l'empire mandingue. Pourtant, la musique de Rokia Traoré lui est très personnelle. Si elle utilise les sonorités traditionnelles, elle ne s'inscrit en rien dans les rythmes et mélodies d'hier, privilégiant une écriture qui lui est propre, contemporaine. Hier elle était accompagnée par deux joueurs de luth n'goni, deux percussionnistes, un bassiste, un joueur de balafon et une choriste. Mais, malgré le nombre conséquent de musiciens dans son groupe, sa musique garde un caractère très doux. Elle n'est pas du genre à tout miser sur des rythmes rapides pour entraîner le public. Elle cherche avant tout à communiquer ses histoires, via de belles ballades et quelques chansons plus enlevées. Vu l'accueil enthousiaste du public, elle aurait tort de s'en priver.
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