jeudi 13 janvier 2005

Grupa Palotaï @ Studio de l'Ermitage, mercredi 12 janvier 2005

Excellent concert du Grupa Palotaï hier soir au Studio de l'Ermitage. J'avais déjà pu voir le groupe en live l'année dernière au Centre Tchèque et, une nouvelle fois, ce fut un grand plaisir. Depuis le concert de l'année dernière Csaba Palotaï, le guitariste-leader du groupe, a participé à une masterclass au Canada avec Dave Douglas, Bill Frisell et Jason Moran. Des références on ne peut plus sérieuses ! L'influence des deux premiers s'entend d'ailleurs assez nettement dans la musique proposée par le groupe, formé en 1999 alors que ses membres étaient étudiants au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, devenu depuis quelques temps le vivier principal du jazz hexagonal inventif. Outre Csaba Palotaï, on retrouve deux jeunes saxophonistes très talentueux, Rémi Sciuto (Le Sacre du Tympan, la Campagnie des Musiques à Ouïr...) et Thomas de Pourquery (Andy Emler MegaOctet, Zimmermann/de Pourquery Quintet...), ainsi qu'une section rythmique composée de Didier Havet au soubassophone et Nicolas Mathuriau à la batterie. Voilà pour les présentations.

La musique jouée hier soir était une bonne illustration de l'identité sonore du groupe. A la croisée de plusieurs influences majeures : la Downtown Scene new-yorkaise, avec un Thomas de Pourquery aux accents zorniens au sax alto, la foisonnante scène jazz hongroise, notamment Gabor Gado autre guitariste essentiel de la connexion Paris-Budapest, et les musiques balkano-festives, influence soulignée par la présence du soubassophone en guise de basse et l'utilisation des saxes soprano et sopranino. Le concert d'hier soir était également pour le groupe l'occasion de présenter les morceaux de son nouvel album (Stompy Trashy, produit, comme le précédent, par l'indispensable label hongrois BMC), tout en reprennant quelques titres de leur premier disque sorti en 2002. L'écriture de Csaba Palotaï oscille constamment entre sérieux et humour, citant ici ou là quelques refrains archi-connus de la mémoire populaire ("Twist again", "Garota de Ipanema"...) pour mieux les triturer et se les approprier. Grâce à cela il propose une musique très joyeuse, mais qui ne lache rien sur le plan de la qualité musicale, servie par des sidemen vraiment talentueux. Le groupe joue ainsi de la tension entre familiarité et étrangeté, qui reflète finalement assez bien son caractère tout à la fois d'ici (Paris) et d'ailleurs (Budapest).

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