La salle Pleyel est étonnamment peu remplie. Je peux donc me replacer de face au rang G, abandonnant la troisième catégorie pour la première. Est-ce l'absence d'Harnoncourt, souffrant et remplacé par le chef de chœur Erwin Ortner, qui a dissuadé le public ? Je pensais pourtant qu'un tel programme - des cantates de Bach par le Concentus Musicus Wien - avait tout pour attiré un maximum de monde.
Le concert commence par la BWV 38, Aus tiefer Not schrei ich zu dir. Le chœur entame seul, juste soutenu par quatre trombones situés en son sein. Très belle impression, aussi bien sonore que visuelle. L'air du ténor, ici interprété par Werner Güra, fait souffrir les hautbois. L'air de la soprano, Barbara Bonney, étonne par son traitement plus proche de l'opéra que des habituels ais baroques. Ce décalage stylistique entre chanteurs et chanteuses, notamment la soprano, conduira d'ailleurs à quelques interrogations restées sans réponse tout au long de la soirée.
Je penche pour ma part plus du côté de Timothy Sharp, basse, qui fait des merveilles dans les deux autres cantates au programme : la BWV 70 au titre explicite, Wachet! Betet! Betet! Wachet! (Veillez ! Priez ! Priez ! Veillez !) qui alterne attente pleine d'espérance et crainte apeurée face à l'approche du Jugement dernier, et surtout la BWV 30, dont le titre Freue dich, erlöste Schar là aussi sert de programme : réjouis-toi troupeau des rachetés, dans une danse entrainante à la structure choeur-récitatif-air à laquelle seul le ténor se voit soustrait (il n'a pas d'air à lui).
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