Valse à trois temps autour du répertoire masadien. Le
Masada String Trio (Mark Feldman au violon, Erik Friedlander au violoncelle et Greg Cohen à la basse),
Bar Kokhba (les trois mêmes plus Marc Ribot à la guitare, Cyro Baptista aux percussions et Joey Baron à la batterie) puis le quartet originel (Zorn, Cohen, Baron et Dave Douglas à la trompette). J'avais eu l'occasion de voir les deux premières formations à Barcelone l'année dernière, et ce qui m'a frappé jeudi c'est l'évolution du son, par rapport à mes souvenirs mais aussi aux disques. Moins de jeu sur les contrastes et la liberté organisée. Une volonté plus affirmée de faire sonner le groupe comme un tout, d'aller vers quelque chose de plus fusionnel. La thématique juive m'a semblé également plus dilluée avec
Bar Kokhba. Comme si après le premier songbook, celui de l'affirmation d'une identité, le second représentait quelque chose de plus ouvert sur les réalités multiples de la diaspora. Mais, au delà des différences, la qualité d'interprétation reste toujours aussi merveilleuse. Le quartet, quant à lui, est toujours, quinze après sa formation, au sommet de ce qui existe en jazz aujourd'hui. Plaisir immense de pouvoir les entendre dans les conditions d'écoute parfaites de Pleyel. La musique jaillit toujours avec une joie non feinte, se renouvelant sans cesse, évoluant de concert en concert. Une approche peut-être plus jazz que jamais même, moins centrée sur le répertoire que sur les interactions entre instruments, avec le silence, la salle, l'espace. En guise de second rappel et de cerise sur le gâteau, c'est Erik Friedlander qui se présente seul sur scène pour une variation autour d'un thème masadien.
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