Soirée de clotûre de l'édition 2005 de Banlieues Bleues hier soir, une nouvelle fois à la mode brésilienne. La Velha Guarda da Portela et Tom Zé se succédaient sur la scène du gymnase Maurice Baquet de Bagnolet.
Pour la première partie, il y a eu quelques problèmes de sonorisation qui gâchaient un peu la fête. Tout d'abord l'acoustique de la salle (gymnase oblige) n'était en soi pas excellente, mais en plus les réglages son n'étaient pas au niveau. On n'entendait pas toujours très bien les chanteurs, leurs voix étant couvertes par les instruments. La musique proposée était pourtant bien, elle. La Velha Guarda da Portela est une école de samba traditionnelle de Rio qui existe depuis des décénies. On avait donc la possibilité d'entendre les racines de la MPB, avant de voir ce que Tom Zé en fait en en détournant les codes. Les musiciens cariocas avaient convié des jeunes de quelques collèges de Seine-Saint-Denis sur certains morceaux, témoins de la politique du festival en direction des jeunes du département. Une des grandes réussites de Banlieues Bleues, en plus de la programmation toujours au top.
Après cette première partie en demi teinte, les ingénieurs du son ont heureusement refait leurs réglages, ce qui a permis d'écouter Tom Zé dans des conditions un peu meilleures. Dès l'entrée en scène des musiciens, le ton était donné : délirant, mais de qualité. Pour ceux qui ne connaîtraient pas Tom Zé, il faut imaginer une sorte de Boby Lapointe tropical qui fait de la musique avec tout ce qui lui passe sous la main : humour, mélange des genres, traditions et éléments futuristes, à la fois brésilien et mondial (rock, funk, électro). Le thème du spectacle était la condition de la femme au Brésil. Toutes les chansons en parlaient, et le jeu des musiciens y faisait écho. Seul petit problème : les paroles étaient en portugais, et donc il n'était pas possible (pour moi en tout cas) d'en saisir tout le sens. Tom Zé faisait parfois l'effort d'expliquer un peu dans un mélange assez comique de français, d'anglais, d'espagnol et de portugais. De quoi saisir l'essentiel, quand même. Musicalement, c'était aussi très bien. Dans la lignée du tropicalisme dont il fut l'un des acteurs majeurs dans les années 60-70 aux côtés de Caetano Veloso et Gilberto Gil : un grand mélange de rythmes brésiliens traditionnels et d'éléments de la pop culture mondiale. Malgré les problèmes du début, ce fut donc une excellente soirée, avec une performance tropicaféministe de Tom Zé qui donnait vraiment la pêche et remplissait de bonheur. Une belle conclusion pour ces quatre soirées passées dans les salles de Seine-Saint-Denis.
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