dimanche 11 février 2007

Misha Mengelberg / Tobias Delius Quartet @ La Dynamo, vendredi 2 février 2007

Mengelberg fait le service minimum. Une demi-heure double rappel compris. Mon voisin, fan du pianiste hollandais, me fait remarquer qu'il a pris un sacré coup de vieux depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, il y a trois-quatre ans. Le poids des ans semble donc avoir eu raison de la fougue de ce pionner de la free music européenne, même si au détour de quelques phrases, il y a encore de belles réminiscences aux accents post-monkiens dans le jeu du batave.

La deuxième partie est pour moi une découverte, et une belle. Le saxophoniste Tobias Delius est entouré de Tristan Honsinger au violoncelle, Joe Williamson à la contrebasse et Han Bennink à la batterie. Leur musique est originale, dans une esthétique très européenne, entre danses populaires et explosions free, valses de cirque et bruitisme délirant, lyrisme puissant et rythmes endiablés par ce satané Bennink. Delius est assez marrant dans son allure. Il est grand, dégingandé, et à un jeu de jambes qui a une fâcheuse tendance à évoquer la tremblante du mouton. Honsinger ressemble lui à Darry Cowl et ajoute à son jeu au violoncelle des éructations verbales sans queue ni tête. Quant à Bennink, il semble toujours à fond, rigolard et concentré, dominant ses toms du haut de ses deux mètres. Mais, derrière ces allures de freaks, il y a un groupe à la très belle musicalité qui m'a fait passé un superbe moment.

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