Il y a longtemps que je me dis qu'il faudrait que j'aille assister à un concert de Steve Potts aux 7 Lézards, une salle où il est régulièrement programmé depuis des années. Mais, la régularité de la programmation avait justement eu, jusque là, raison de mon envie, préférant "garder" un tel concert pour une période de creux dans mon agenda musical. Le mois d'août a au moins cela de bien que je n'avais plus d'excuse valable pour reculer une nouvelle fois mon rendez-vous avec le saxophoniste américain, parisien depuis 1970. J'étais donc aux 7 Lézards jeudi soir.
Pour l'occasion, Steve Potts se produisait en quintet "de luxe" accompagné par Sophia Domancich au piano, Michel Edelin à la flûte, Bruno Rousselet à la contrebasse et Simon Goubert à la batterie. Une belle affiche qui rend d'autant plus incompréhensible le faible nombre de spectateurs présents ce soir-là : treize pour le premier set et... quatre pour le second (il est vrai après le dernier métro).
Malgré cette désolante absence de foule, les musiciens n'ont visiblement pas caché leur plaisir de jouer ensemble, sur un répertoire varié, allant d'ambiances caraïbes à des marches militaires, d'envolées lyriques de Steve Potts à l'alto et au soprano à d'appaisants solos de flûte de Michel Edelin, de séries d'accords spirituels de Sophia Domancich au piano à une explosion de rythmes divers offerte par Simon Goubert.
Les influences de Steve Potts sont variées, comme en témoigne le nombre de terrains musicaux explorés lors du concert, mais on ne peut s'empêcher de penser à son frère d'armes pendant de si nombreuses années, surtout quand il s'empare du soprano, le regretté Steve Lacy. Eric Dolphy, de l'alto du leader à la flûte d'Edelin, pointe aussi régulièrement le bout de son nez.
La présence précieuse du couple Domancich-Goubert apporte une belle ampleur dans l'expression musicale du groupe. Aussi à l'aise dans le répertoire "classique" du jazz que dans les explorations hors cadre, ils maintiennent constamment le groupe dans ce bel équilibre instable entre charme des repères et beauté de l'inattendu.
Ils méritent plus qu'une dizaine de spectateurs... alors guetter leurs prochaines dates !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire