lundi 24 juillet 2006

Sonny Fortune & Rashied Ali @ Sunside, mardi 18 juillet 2006

J'avais beaucoup aimé leur prestation en hommage à Coltrane l'année dernière à la Villette. Mais, alors que la première fois l'attrait venait en partie de l'effet de surprise, comment allais-je recevoir leur musique en sachant un peu à quoi m'attendre cette fois-ci ? L'effet fut incontestablement moins fort, même si le deuxième set proposa un bel écho au concert de septembre dernier. Ce qui m'était apparu démesuré et hors norme la première fois - des morceaux étirés sur toute la longueur des sets - devenait plus attendu cette fois-ci, il faut dire. Je n'irai pas jusqu'à parler de systématisme, parce que les méandres tracés par l'alto de Sonny Fortune empruntent des détours saisissants alliant l'effet de surprise et de digression à celui de répétition, mais j'avais quand même un peu le sentiment d'être face à une formule bien huilée. Le morceau du premier set, au thème très simple (un standard ?), était d'ailleurs un peu trop répétitif sur la longueur. C'est le risque d'une telle formule : il ne faut pas lâcher l'auditeur en route, et donc toujours relancer l'attention par un discours se renouvelant, sinon l'impression de redite l'emporte au final - même si la première demi-heure (ce qui est déjà énorme) mérite sans doute un jugement plus positif. Le deuxième set était plus convaincant. Et pourtant, le début à fait un peu craindre l'effet de redite, puisque, comme en septembre, les deux compères sont partis sur le thème d'Impressions. Mais il faut croire qu'ils sont particulièrement à l'aise sur le répertoire coltranien (ce qui n'est pas très étonnant à la vue de leur cv). Discours plus riche de Sonny Fortune qu'au premier set, des relances plus inventives, plus variées. Par rapport au concert précédent, Rashied Ali m'a semblé moins virevoltant aux cymbales, se concentrant plutôt sur les toms et la puissance d'exécution. Là aussi, l'impression d'avoir à faire à une certes belle prestation, mais en-deçà de la magie de la Villette. C'était un risque à courir : confronter des souvenirs embellis à une réalité dépréciée... Sans doute qu'un plus juste milieu serait nécessaire, mais le ressenti s'accomode mal de ces exigences.

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