Le groupe montréalais [iks] était hier soir au Studio de l'Ermitage pour rencontrer deux groupes parisiens, à savoir TTPKC & Le Marin, que je vois décidément souvent ces temps-ci, et le Surnatural Orchestra, fanfare jazz-klezmer de 19 musiciens.
Le concert a commencé par quelques morceaux joués par [iks], seul sur scène. Ce quintet canadien est composé de Sébastien Arcand-Tourigny au sax alto, de Stefan Schneider à la batterie, de Pierre-Alexandre Tremblay à la basse et aux machines, de Sylvain Pohu à la guitare et aux machines et de Nicolas Boucher aux claviers et aux machines. Il s'agit donc d'un groupe d'électro-jazz mais qui, heureusement, ne fait ni dans l'électro jazzy, ni dans la jazz "boom boom tchack". C'est un véritable quintet jazz, influencé par le M-Base ou la démarche de Tim Berne, un peu à la manière de la nébuleuse du Hask de ce côté-ci de l'Atlantique, qui retraite en direct certains éléments par ordinateur pour ajouter des effets décalés à leur musique.
Après deux suites en forme de medley pour présenter leur musique, ils ont été rejoints par les quatre membres de TTPKC & Le Marin (3 saxes, 1 batteur) pour quelques morceaux particulièrement prenants. Installant des climats entêtants, tourbillonnants, d'abord assez planants, puis montant petit à petit en régime, de manière très sinueuse (c'est là qu'on voit l'influence de Tim Berne), les morceaux finissaient par des aopthéoses de saxes déchaînés au son retraité par ordinateur assez exceptionnelles. C'était vraiment dommage que ça s'arrête.
Le deuxième set à vu la confrontation de [iks] et du Surnatural Orchestra, groupe qui inclut les musiciens de TTPKC & Le Marin. La première chose qui frappe, c'est le contraste. Les membres du Surnatural sont déguisés façon cirque, alors que les musiciens canadiens semblent prendre assez au sérieux leur musique. Choc des cultures. Le Surnatural klezmerise à tout va, alors que [iks] cherche plutôt à installer des climats sur le long terme. Pourtant, leur collaboration n'a pas été dénuée d'intérêt, les Canadiens se prenant peu à peu au jeu, en malaxant électroniquement les solos endiablés des membres du Surnatural. Si au début les morceaux étaient assez abstraits, puisant dans le jazz comtemporain, petit à petit des citations klezmer se sont introduites dans la musique de l'ensemble pour finir façon fanfare balkanique, tous cuivres en avant, les membres de [iks] sautillant tout autant que leurs rigolards collègues parisiens.
Excellent concert qui aura permis de découvrir un groupe vraiment intéressant. Ils seront d'ailleurs encore en concert le samedi 9 juillet, toujours à l'Ermitage, pour rencontrer Momo Erectus cette fois-ci, un autre groupe issu du collectif Surnatural. Avis aux amateurs.
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